Meet the African HeroRATs saving human lives in Cambodia
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Report about APOPO‘s mine detection rats in Cambodia. These African giant pouched rats, nicknamed HeroRATs, have helped to detect almost 50,000 hidden landmines. The video and article (English translation below) were published by Paris Match, on 15 March 2020.
Article: Démineurs au Cambodge : les rats en première ligne
Plus de 40 ans après la fin du génocide commis par les Khmers rouges, le pays est toujours parsemé de millions de mines. Pour accélérer la détection de ces restes explosifs de guerre, les équipes de déminage reçoivent le soutien d’un allié improbable : des rats africains géants.
Depuis les années 1970, le Cambodge a successivement connu des guerres et un génocide qui ont provoqué des millions de victimes et ravagé le pays. La population subit encore des années après les conséquences des quantités dramatiques de munitions non explosées enfouies dans le sol, ainsi que des millions de mines antipersonnel disséminées un peu partout, particulièrement dans le nord-ouest du pays, le long de la frontière thaïlandaise.
Cette «arme du lâche» est bon marché, efficace et facile à déployer, mais elle est surtout discriminée : elle touche toute personne qui l’activerait par pression directe ou déclenchement d’un fil piège. Si la victime ne meurt pas, elle perd souvent l’usage de sa jambe. Les civils sont largement touchés… Et une mine antipersonnel reste active aussi longtemps qu’une terre n’a pas été déminée et peut éclater plusieurs années après la fin du conflit, touchant des agriculteurs défrichant leur terre ou des enfants jouant sur un terrain contaminé.
Au Cambodge, l’armée khmer rouge n’a jamais répertorié les locations des champs des mines. Des années durant, la tâche fut monumentale pour savoir où les mines étaient enterrées.
Plus à l’est, près du Vietnam, il y a une autre forte concentration de munitions non explosées, résultant des 7,5 millions de tonnes de munitions que les États-Unis et leurs alliés ont larguées sur l’Asie du Sud-Est durant la guerre du Vietnam. En 2016, les États-Unis ont toutefois rendu publique leur base de données de ces missions de bombardement, ce qui facilite leurs localisations.
L’idée d’utiliser des rats comme détecteurs de mines est née en 1995. Le scientifique belge Bart Weetjens, qui avait autrefois des rongeurs comme animaux de compagnie, s’est rendu compte que les rats bénéficiaient d’un odorat extraordinaire et qu’ils pouvaient être dressés à bon escient.
En quelques années, il réunit suffisamment de soutiens pour ouvrir des installations de recherche en Tanzanie. L’organisation «APOPO» est alors née. Le cricétome des savanes, surnommé «HeroRAT», est choisi comme le meilleur candidat pour la mission, en partie en raison de sa longue durée de vie. Et les résultats sont spectaculaires…
Quand un démineur humain et son détecteur de métaux peuvent parfois mettre jusqu’à quatre jours afin de nettoyer une surface de 200 m2, le HeroRat sécurise cette zone en près 20 minutes. L’arrivée du rat démineur accélère prodigieusement le travail de déminage au Cambodge.
Ils ont l’avantage également d’être beaucoup plus rentable : comparé à un chien, ses dépenses de prise ne charge restent négligeables. Le coût de la formation pour un spécimen revient toutefois à 6000 dollars environ. Enfin pour ceux pour qui s’inquièteraient des conditions de sécurité de ces rongeurs, sachez que le rat est trop léger pour déclencher l’activation d’une mine, ce qui limite considérablement le danger pour l’animal, et les humains qui l’accompagnent.
Grâce à l’ONG APOPO et l’organisation partenaire locale CMAC (Cambodian Mine Action Center) 50 rats sont désormais actifs sur les champs de mines cambodgien. Ils ont permis de rendre plus de 15 000 000 m2 de terres aux communautés locales et détruit plus de 5 000 mines et plus de 41 000 autres explosifs.
APOPO est une ONG mondiale à but non lucratif qui forme et déploie des cricétome des savanes, surnommés HeroRATs, pour sauver des vies. Pour contribuer à la mission d’APOPO, vous pouvez adopter un rat ou leur acheter une boîte de bananes : https://www.apopo.org/en/support-us.
Article: Deminers in Cambodia: heroes on the front line
More than 20 years after the internal conflict in Cambodia ended, the country is still littered with millions of mines. To speed up the detection of these explosive remnants of war, the demining teams receive support from an unlikely ally: giant African rats.
Since the 1970s, Cambodia has been in successive wars that killed millions of people and ravaged the country. And until today, people suffer the consequences. Large amounts of unexploded ordnance remain buried in the ground, most notably in the northwest, along the Thai border.
After the fall of the barbaric regime of Pol Pot in 1979, many of the Khmer Rouge soldiers were forced into Thailand. These armed troops as well as other factions, such as the Vietnamese and the Cambodian army, then laid mines to prevent movement of the enemy. Landmines were cheap, effective and easy to deploy. But people placed the explosives at random and didn’t keep track of the locations. Now, decades later, people have forgotten and it’s a monumental task to find out where the mines are buried.
In the east, near Vietnam, there’s another high concentration of unexploded ordnance: the remains of the 7.5 million tons of munitions that the US and its allies dropped on Southeast Asia during the Vietnam war. In 2016, the US released the database of these bombing missions, which makes pinpointing the contaminated areas much easier.
Identifying and clearing the minefields in the northwest is painstaking, expensive and dangerous work. It can take a human deminer with a metal detector up to four days to complete an area of 200m2, depending on the amount of scrap metal present. Bringing in a mine-detection rat significantly speeds up the work. With their help the same area can be completed in about 20 minutes.
The idea to use rats as mine detectors came about in 1995. Belgian scientist Bart Weetjens, who used to have rodents as pets, realized that rats have an extraordinary sense of smell and they can be trained. Within a few years, he had gathered enough support to open research facilities in Tanzania. The ngo ‘APOPO’ was born. The African giant pouched rat, nicknamed ‘HeroRAT’, was chosen as the best candidate for the mission, in part because of its long lifespan.
At the time, mine-detection dogs had been operating on the field, but compared to them, rats have a few big advantages. First, they are a lot more cost-effective: it costs around US$8,000 to train a HeroRAT and after that, their expenses are negligible. Training and care-taking of mine detection dogs easily gets to a multiple of this. Secondly, the rats are too light to set off a mine, thereby drastically decreasing the danger for both animal and human deminers.
After successfully being deployed in Africa for years, the HeroRATs travelled outside of the continent for the first time in 2015. Now, there are around 50 rats active on the Cambodian minefield. To date, APOPO and local partner organization CMAC (Cambodian Mine Action Centre) handed back over 15,000,000m2 of land to local communities and destroyed more than 5,000 mines and over 40,000 other explosives.
And there’s more. The innovative method of APOPO turned out to be useful in addressing other humanitarian challenges, such as detecting tuberculosis. The HeroRATs are faster and more accurate than the standard technology used in clinics. They have become a cost-effective, but extremely valuable asset in the fight against the world’s most deadly infectious disease. APOPO’s is currently studying if the rats can be trained to detect trafficking of hardwoods and wildlife.
APOPO is a global non-profit organization that trains and deploys African giant pouched rats, nicknamed HeroRATs, to save lives. To contribute to APOPO’s mission, you can adopt a rat or buy them a box of bananas: https://www.apopo.org/en/support-us